22 juil. 2020
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Easy Syndic - Covid 19

Avec le recul, quels sont les effets du Coronavirus sur l’immobilier ? Les ventes, les locations, la gestion des copropriétés ? Par exemple, comment se sont déroulées les Assemblées Générales de Copropriétaires ? À distance, via Skype, Teams ou tout autre outil de communication ? Dans un espace aménagé permettant de respecter les mesures sanitaires ? Avec le port du masque imposé ou pas ?

Le confinement a eu des effets bénéfiques : on connaît peut-être mieux ses voisins avec lesquels on parle davantage. Mais également négatifs : l’enfermement, la promiscuité et les tensions qui en émergent ont parfois hérissé les sensibilités et créé des frictions.

Sur le marché immobilier, quels sont les premiers bilans ? Et, quand vous lirez cet article, qu’en sera-t-il des risques de rebond de la pandémie ?

Un climat délétère.

Si notre gouvernement a parfois montré des signes d’atermoiement, ne sachant quel cap garder, avouons que le secteur a, lui aussi, soufflé le chaud et le froid. Dans cette crise, l’aspect psychologique est important et, comme avec la Bourse, peut faire évoluer le marché dans des sens opposés et dans des proportions parfois irraisonnées.

Retour en arrière. Le 14 avril, la RTBF annonçait : «Le marché immobilier, également touché par la crise du coronavirus, verra le nombre de transactions baisser et accusera dès lors une baisse des prix de 2 % en 2020, prédit la division d’analyse économique et financière d’ING Belgique.»

Et, en effet, on a pu constater une diminution de 50 % des visites sur les sites de recherche de biens immobiliers. C’est énorme. Est-ce grave ? Pas vraiment, semble-t-il… Les responsables de sites d’annonces avancent à pas prudents. Certes la baisse est spectaculaire, mais elle est à relativiser. D’une part, les personnes en cours de recherche, ayant un projet ferme donc, ont continué à fréquenter les sites d’annonces. D’autre part, les visites des biens étant interdites et reportées sine die, les candidats vendeurs et acheteurs ont, eux aussi, différé leurs annonces et recherches online.

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Plus grave, hélas, le spectre de la crise économique post-covid… Il apparut très vite avec, dans son ombre, le risque d’une baisse des prix des biens immobiliers. Première cause : la réduction du pouvoir d’achat provoquée par le chômage économique, les licenciements, la stagnation du taux d’intérêt, etc. Corollaire : les gens sont plus frileux. Plus attentistes, en tout cas.

Dès lors, dans l’attente du déconfinement, les hypothèses allèrent bon train : quel sera le poids de la récession - inévitable - sur le marché ? Sur les capacités d’emprunt des investisseurs et des propriétaires habitant dans leur bien ?

Retour à la normale?

Au fur et à mesure que l’épidémie progressait, on a vu les agences immobilières fermer leurs portes, les études notariales tourner au ralenti et les sites d’annonces accuser un net recul de leur fréquentation. Mais, depuis la première phase de déconfinement, la situation semble s’améliorer aussi vite qu’elle s’était détériorée. Nous en voulons pour preuve le titre à la une ce 12 juin, toujours à la RTBF : «Coronavirus en Belgique : le marché immobilier se redresse après le confinement». Si le marché immobilier a connu des baisses sévères (avec des pointes au-delà de 30 %), le redressement serait déjà en cours.

À Bruxelles, les transactions immobilières avaient chuté de 17,2 % au deuxième trimestre, rapporte la fédération des notaires de Belgique. Mais la même fédération observe déjà une hausse de 5 % sur l’ensemble du mois de juin. Cette reprise pourrait d’ailleurs être accentuée par certaines mesures fiscales de l’État. Comme, par exemple, celle que l’Union professionnelle du secteur immobilier (Upsi-BVS) préconise : offrir une réduction temporaire (de 21 % à 6 %) de la TVA sur une première tranche de 60 000 euros. Une mesure financière qui aurait aussi un impact psychologique susceptible d’accentuer le rebond que les analystes observent déjà. Même son de cloche chez un notaire qui a vu son étude prise d’assaut par les demandes. Une simple parenthèse, donc ? À juger sur un plus long terme.

Un jardin ou rien.

Autre enseignement de la crise, la nature des recherches de biens immobiliers par les particuliers a changé : le coronavirus a donné des envies d’espaces verts aux personnes qui ont mal vécu le confinement en appartement ! Dans certains immeubles, les copropriétaires ont carrément mis « l’aménagement d’un jardin commun » à l’Ordre du Jour, n’hésitant pas à faire le sacrifice de plusieurs places de parking*.

* La recherche d’un autre cadre de vie, dont le jardin est un critère clé, n’est pas une nouvelle tendance : en 2019, il y a eu 57 714 transferts de Bruxelles vers la Wallonie (24 196) et vers la Flandre (33 518). Des personnes à la recherche d’un cadre de vie plus agréable que celui de Bruxelles.